Toi, Dont la forme ensorcelle et le regard inspire, Dont le geste est si tendre et l’esprit si rebelle, Tu as tant su un jour où tu étais si belle Enivrer ma pensée, aiguiser mon désir !
Pourquoi regrettes-tu de m’avoir tant séduit ? Dans tes yeux je ne vois qu'un noir regard froncé, Un douloureux souci, un amoureux dépit ! Pourtant je rêve encor' de tes nombreux attraits.
Femme, J’avais tant espéré dans des Noces Chymiques, Où l’amour gagnerait sur l’étreinte physique, Fusion de nos deux êtres union de nos deux coeurs. Hélas pour mon étoile hélas pour mon bonheur, Avec un autre un jour, tu croiras convoler, Mais vite tu sauras que moi seul t’ai aimée ! Au seuil de ton Amour, je te quitte brisé, Quand tu te réjouis de le croire arriver !
Adieu, Femme au Destin, nos voies se sont croisées. Je suis sur l’autre rive où mon sort est jeté. Sur ton front le Destin aurait tracé ta vie, Car l’on voit dans tes yeux aucun renoncement, Plutôt un grand transport, un espoir exaltant !
Femme, Nous diras-tu enfin le secret qui te lie ? Le voici, Un songe, une nuit, t’a fait cette promesse : Le Ciel t’offre une vie où la vie se transgresse !
Femme, De ton âme et de toi, je suis sensible à tout, À tes gestes à ta voix, à ton regard surtout. Chacun de tes sourires est un apaisement, Chacun de tes griefs, un coup que tu m’envoies. Si ton omniprésence est une joie pour moi, Toute absence devient une peur qui me prend, Un long moment d’attente où tout est suspendu, Où la crainte me vient de te savoir perdue.
Sans prévenir, un soir où tu étais partie, L’inquiétude a gagné mon cœur et mon esprit. Mon angoisse a grandi au long de ton absence. Je ne fus libéré que lors de ton retour, Quand j’entendis ta voix s’inquiéter à son tour. Ma conscience a saisi dans cette effervescence Ce que mon inconscient se voilait jusque-là Et mes rêves et pensées qui s’inspiraient de toi.
Dans ces rêves, je vois la couleur de tes yeux, Ta peau mate tranchant sur tes bustiers radieux, Le rose de tes lèvres et tes mains, leur blancheur, Le rythme de ton souffle et celui de ton cœur, Mes lèvres sur ton front et le teint qu’il arbore, Mon esprit vagabond qui enlace ton corps ! Femme tu sais ainsi qu’il me vient de rêver. Oui, des rêves maudits, d’extravagants fantasmes, Qui torturent mon corps et tourmentent mon âme !
Où je rêve de toi, et rêve émerveillé À cet unique soir de quelque revoyure Où surgirent enfin tes baisers, leurs brûlures Et ta respiration au creux de mon épaule ; Où je fus fasciné par l’éclat de ta peau, Par l’élan de tes seins et leur galbe unique, Par tes dessous froissés et tes charmes pudiques ; Chimérique illusion et chimérique amour Hélas, réveillés par l’éveil et le Jour !
Femme ! Quel est donc l’ingrédient d’où ressort tout ton charme ? Oui, Tu sembles ressembler à beaucoup d’autres femmes, Par tes mains, par ta voix, tes caprices de femme ! Non ! Ce qui fait ta Magie, sont ta foi et ton âme, Ton corps immaculé, un regard innocent, Un corps et un regard aux pouvoirs enivrants !
Femme il me vient souvent dans ton train familier, D’observer tes venues, tes gestes et tes allers, Non pour leur majesté, mais pour y entrevoir Le reflet acajou de tes longs cheveux noirs, Leur lent frémissement sur tes frêles épaules, Leurs quelques accroche-coeurs et leurs mèches frivoles
Femme ! Si je pars avant toi, j’aurai le privilège D’avec toi visiter et l’Eden et le Ciel ! Alors sait-on jamais, y serai-je l’élu De ton doigt décidé, de ton vœu résolu ? Ou bien choisiras-tu, dans ton souverain choix, L’hôte d’une passion, que tu m’aurais cachée ? Femme, Sur terre et dans le ciel, par un choix erroné, Me feras-tu mourir une seconde fois ?
Femme, Je pars sans que jamais ton refus n’ait fléchi, Ni que tu m’aies livré le secret de ta vie. Tu ris et tu souris, mais tes lèvres assagies, Ignorent la ferveur, la jouissance et l’envie, Car tu as fait le voeu d’un hyménée unique, D’un Amant dans le Ciel et d’Amours platoniques. Chaste résolution d’une sainte clarté Qui honore ton âme et ta ténacité.
Je soupire parfois de n’avoir approché La douceur de tes joues et tes lèvres rosées ! Adieu safran des prés qui chatoie ton corsage, Adieu à tes yeux noirs surplombant ton visage, Adieu à tes longs cils discrètement noircis, Adieu à tes paupières pudiquement bleuies, Adieu à tes rousseurs essaimées sur tes joues, À la chair de tes lèvres au strass de tes bijoux, Au noir de tes collants, au brun de tes cheveux, À l’azur de ton âme animant tes beaux yeux. Femme, tu te soustrais sans que tu n’aies saisi Que nul être ici-bas ne t’aura tant chérie. Pour toi, pour ton salut et pour ton espérance, J’aurais su renoncer à ma propre existence. Ce rêve et cet espoir, tout cela, le sais-tu ? Non ! Car ton sombre destin ne l’a jamais prévu !
Femme, Adieu à tes grands yeux, plein de délicatesse. Ils ont hélas pleuré aux soirs de tes malheurs. Et toujours je m’en veux et me frappe le cœur De n’avoir su parler à ta grande tristesse. Aussi pour ton bonheur, te rendre l’espérance, Ici et maintenant, que veux-tu, dis-le-moi ?
Serait-ce mon argent ? Sitôt je te l’octroie. Serait-ce mon grand cœur ? Serait-il suffisant ? Non ! Alors, pour ton chagrin et assécher tes larmes, C’est ma vie que je t’offre et mes veines et mon sang ! Par eux tu vas renaître et vivre comme avant, Retrouver ta quiétude et retenir tes larmes. Adieu donc doux regard, de larmes embué. Souviens-toi du matin où l’on se sépara, Là pour moi seul alors, ton éclat a brillé Et notre corps-à-corps à jamais reste en moi !
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