À toi qui soutins mon regard fuyant Partiellement recouvert des écrins luisants Dans les abîmes de la nuit noir-vert de tes yeux Galopant sur tes joues rosées à la robe tachetée des dieux.
Mon regard glisse sur la mâchoire offerte par un peintre de talent -et s'échoue pour la vie sur ta bouche rouge ou rose qui sert de palette aux maîtres Italiens. Je ne puis t'imaginer arquant ton corps contre le miens. Ces lèvres qui m'appellent m'offrent le sommeil et l'espoir de vivre. Moi, vieux matelot usé, je navigue sur cette peau délicieuse dont je suis ivre.
Malgré les fouets les galériens filent au bout du monde Et font tomber dans la cascade infinie mon regard sur tes épaules rondes Où repose tout, puis sur ton bras, puis sur ta main nue. Soudain, ces doigts me font tomber sur le sol
Sonné du choc je lève mes yeux vers tes yeux Tu me regardais comme si nous étions seuls.
J'ai lu ton poème plusieurs fois à voix haute pour saisir les images derrière les mots. J'ai aimé les rimes internes et les métaphores, la navigation sur la peau notamment... Tu m'as embarquée non à fond de cale mais bel et bien sur le pont avec ta belle. Ce Dom Juan que tu évoques sera-t-il foudroyé tôt ou tard ? Je l'ai pour ma part trouvé bien contemplatif et sage. Au plaisir de te lire.
Ahah merci Bénédicte, vous semblez avoir bien compris mon texte mais il vous manque une subtilité : le narrateur est lui aussi un galérien enchaîné avec les autres, incapable de contrôler ses émotions et qui rêve d’être un Don Juan. Mais comme le titre du poème l’indique..
Je pense que si Molière était né à notre époque il ne l’aurait pas fait foudroyé. Donc heureusement pour notre galérien qui ne risque pas le même sort ! Merci du votre message,
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