Il est parfois difficile d'écrire, de décrire la journée où l'on considère avoir touché le bonheur. Touché, volé, se l'être accaparé, tel un voleur. Laissez moi vous expliquer et sous mes doigts tout retranscrire.
Lors d'un rendez-vous prévu à la dernière minute, il décida de me faire découvrir un joli coin. À son habitude, il me cueillit une fleur sauvage. C'est là! Écoutez au loin... la mélodie arrive, tout doucement, harmonieusement, elle débute.
Près du lac, il m'entoura de ces bras, puis prit ma main. L'espace formé entre mon index et mon pouce était fait pour le sien : ses caresses me le prouvaient. Nous nous trouvions près d'un feu éteint, je m'en souviens. Il contrastait tellement avec celui de notre amour, qui perpétuellement se ravivait.
Notre marche reprit, et plus nous avancions plus la mélodie était précise. Arrivés sur ce pont, je compris que le bonheur était avec nous : lui, moi, et le coassement des grenouilles. Sourire, rire, chanter, l'embrasser, mes lèvres étaient indécises. Il prit la décision pour elles. À cet instant l'allégresse était à mes pieds, et face à tant d'honneur, quand j'y repense je m'agenouille.
Toutefois, le prix du bonheur est beaucoup plus élevé que de simples politesses. « Coupables d'amour », nous avons à jamais été séparés par la prophétesse. La mort, sans rendez-vous, est arrivée de bonne heure. Malheur. Les grenouilles toujours là près de moi, ne coassent plus. Elles pleurent.
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