Cette lettre n'ira pas jusqu'à toi, je la retiens et dans mon sommeil les lignes s'effacent j'oublie je ne sais plus
ce que je voulais dire, des promesses au réveil
des veines ouvertes et des courants d'air
toi, dieu dans mon corps
qui salive
qui danse au pied de mon lit
à moitié nu
toi, dieu au milieu des guerres civiles
toi, plié en quatre sous la fenêtre
toi, la peau d'un ange sur des os trop fragiles
toi, des mots que je ne donnerai jamais
une
lettre
à demi
ouverte
coincée entre ta bouche
et ma cuisse
nous tombons
lançons des instructions secrètes à nos sexes épuisés
ta silhouette - mon ciel le seuil de mes désirs
ton dos - mon azur ébréché ma cicatrice errante
hier entre nos peaux
s'achevait la nuit
le soupir des géants
hier entre nos mains
le crime et la passion contre un peu de chaleur
le velours de nos langues
le cercle de nos bouches
les draps gorgés d'échos
et tu files files files
les mers s'échappent les murs s'ébattent il faut
pourtant
terminer cette lettre
une dernière avant d'entrer
dans la gueule du fauve.

" les draps gorgés d'échos " vont résonner encore longtemps de votre présence.
Cordialement,
Marcel.

La force de tes mots, Lux...

J'aime te lire et c'est ainsi !

Amitiés