Ton bal jusqu'à pis hier jouait dans mes soupentes au son d'une musique dont l'ombre déportée comptait un pied de biche en guise de clé de sol cliquetis de pétales sur choeur de barbelés
Ton sourire Manon tu me l'avais cédé pour une bouchée de pain l'ai mâché remâché disputé aux molosses à la bave des kapos l'ai enfoui sous ma langue ton ruban de Möbius
Je m'en suis fait un noeud coulant jusqu'à péremption de l'élasticité en me pendant sans cesse aux hampes des drapeaux sur fond de staccatos des larmes automatiques
Ton sourire Manon jadis éclaboussant comme une pastille de menthe jadis effervescent comme un bond d'impala n'était plus qu'un bubon sur une flaque stagnante que je persistai pourtant à mâchouiller et encore et encore même pas dégoûté jusqu'à saveur nada sur fond de miradors de Bergen à Belsen
Heureusement que ton puits Manon n'a pas de fond
Heureusement que demeure dans mon placard hanté aux fragrances naphtaline ton corps origami
Heureusement que je puis parcourir en pleurant de mes doigts crevassés tes fibres éoliennes tes veines de peuplier tes rides de sapin et ainsi demeurer dans tes petits papiers jusqu'à la fin des faims
soldat...quelle image..in..nation...ne te laisses pas déporter ailleurs que sous les drapeaux de LPDP, nous perderions , un sacré poilu poète..respect..
"le sourire éclaboussant comme une pastille de menthe" j'aime beaucoup ce poème pour toutes les images superbes que tu as fait jaillir. Merci Amitiés. Feu
le plaisir est le bonheur des fous, le bonheur est le plaisir des sages
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.