Qu’il fait bon les matins où tu m’apportes de la myrrhe pour les étrennes où tu déposes, délicate une couronne d’épines sur le lit louant un jeune prince de mille ans mon aîné.
Qu’il fait froid les jours où tu défais le pain qui renaît levure, farine, sel et eau et ne se reconnaît plus comme sacré où les minces tilleuls gris font écho à qui veut les embrasser où l’on fête et joue les noces du malade et du mort sur une nappe grande et molle et terrible comme une mer comme une vague-monde où je te donne le droit d’être un peuple ou vaillant ou lâche.
Qu’il fait bon les matins où nous n’avons pour fenêtre qu’un poème, pour île qu’un goût de sang pour école qu’un sentier pour père qu’un rouge-gorge blessé dans un jardin où nous n’avons pour psaume que la mémoire pour baptême que l’oubli blanc qu’il fait bon les matins nus où tu dors sans faim – où tu es crainte des heures pâles et innocentes
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