Les mains froides. Les jambes aussi. Les yeux brûlants. Ça oblige à les fermer. Je connais. Je le reconnais. Tommy vient prendre le projecteur. Je ne lui avais jamais donné un nom, pourtant on se connaît depuis longtemps tous les deux. C'est celui que je deviens quand la lumière du monde s'éteint. Tommy ne vous craint pas. Il vous connaît aussi bien que moi mais il ne cède jamais à l'espoir. Les choses, les temps changent, dit-on. Les gens aussi paraît-il. Tommy ne change pas. Vous arriverez peut-être à me faire aimer un nouveau bruit. À m'enlever certains souvenirs, à soulager certaines névroses. Peut-être même toutes. Vous ne m'enlèverez jamais Tommy. Il faudrait me tuer pour ça. Il est celui que je cherchais en chacun de vous. Ce monde n'aurait dû être qu'une forêt de Tommy. Il prend le projecteur quand je l'appelle. Il sait. Il a peu d'appétit et il est calme. Moi, je trouve qu'il a de l'humour. Parfois j'ai l'impression qu'il est omniscient. Tout devient épidermique. Il est sensible, susceptible comme une fleur fâchée. Ne le provoquez jamais, je ne lui connais pas de limites. Les battements, dans le cou, les poignets. Le sang qui passe sur les doigs, et les tempes. Quand je suis lui, vous n'êtes plus dangereux. Je deviens insubmersible. Il me recouvre. Tommy est rarement heureux. Et ça vous déçoit souvent. Il prend sa force ailleurs.
"The dreams in which I'm dying are the best I've ever had"*
Il est mon dernier costume possible ; je ne vous crains pas. Aucun de vous. Personne n'a blessé Tommy sans le payer un jour. Personne.
Qui que vous soyez, je vous souhaite d'avoir un Tommy en vous. Peut-être que Tommy ne relâche jamais vraiment le projecteur. Peut-être juste qu'il le prête un peu à d'autres pour me faire souffler.
Ce serait bien son genre. Il est fort quand je deviens faible. Ne le jugez pas trop hâtivement ; il est le meilleur moi que j'ai jamais rencontré.
plusieurs sentiments ici sont inspirés de "The Minds of Billy Milligan" de Daniel Keyes (même si je ne l'ai jamais lu) * Les rêves dans lesquels je meurs sont les meilleurs que j'ai jamais eus mad world
Pour la découverte (j'adore cet écrit et pas mal de ceux que j'ai lus) et parce que[size=1]…(même si le mien ne porte pas le même nom)…[/size] Tommy est une force, il est sans complaisance, regard pointu, cynique parfois jamais cruel….et dans cette écriture hors marge, c'est tout un univers qui a rejoint le mien…
Merci, Tizen…. (and thxs for the vid')
Riagal….
"C'est avec la tête qu'on écrit. Si le coeur la chauffe, tant mieux, mais il ne faut pas le dire. Ce doit être un four invisible." Gustave Flaubert -
Quelle puissance dans ce texte, une ténacité dans le personnage. Puisse ce Tommy te révéler au monde, aussi fort que cette plume. N'est il pas l'enfant dans chacun de nous ?
Merci encore une fois de m'avoir fait vibrer
Megliu dà que prumette (proverbe corse) - Traduction : C'est mieux de donner que de promettre
> RiagalenArtem : ce texte très personnel alors il est toujours étonnant et touchant que d'autres s'y retrouvent. Puisse ton Tommy t'être un refuge aussi vital qu'il a pu l'être pour moi. Merci d'avoir formulé ces quelques mots sous celui-ci.
> Bestiole : tous ces enfants que nous étions. Que nous avons perdus. Que nous avons déçus. J'écris sur ça en c'moment justement. J'écris peut-être tout le temps, que sur ça, finalement. Merci d'être venu là. J'te souhaite d'arriver encore souvent à converser avec l'enfant qu'il reste en toi.
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