J’avançais doucement le long de la falaise. Les herbes hautes me griffaient les mollets. Ma robe s’effilochait sur les ronces, et j’étais obligée d’avancer à pas de géants pour ne pas la déchirer. Le ciel filait entre mes doigts. Quelques mouettes planaient à la cime des vagues. La mer grondant à mes pieds.
Il y avait un homme à la pointe de la côte. Il courbait le dos. Ses mains étaient lacées, les avant-bras posés au bord des genoux.
Je l'ai observé à lumière couchante et j’ai pensé que nous étions identiques. Seuls et identiques. Lui aussi avait du prendre sa voiture, rouler au hasard. s’arrêter la ou la lumière était un peu plus chaude qu’ailleurs. Il a levé la tête, a cerné mes yeux qui brillaient. Et j’ai pensé que nous étions en train de nous rater. On se rate, et on l’accepte. J’ai pensé qu’on se regardait mutuellement, les yeux embués, en train de se perdre.
Je me suis assise à coté de lui.
Parce que nous sommes identiques. Et parce qu’il n’y avait qu’un banc aussi.
Nos jambes pendaient dans la bruyère. Je balançais les miennes d’avant en arrière. Il a continué de fixer ses pieds. Comme s’il voulait s’enfouir sous terre. Et s’y pelotonner au chaud en chien de fusil. J’avais envie de lui dire que ça ne marche pas. Que moi aussi j’essaye depuis des années de creuser ma tombe et que ça ne marche pas. Mais je n’ai rien dit et j’ai fixé le ciel.
Nous sommes restés emmurés sous notre phare. Entre un tapis de bruyère et un chemin de ronces. Le regard rempli d’un peu trop de vertiges.
Il a fini par sortir une petite flasque de whisky de l’intérieur sa veste. Il a bu une gorgée et me l’a tendue. Je l’ai prise. Me suis brûlée la gorge et le palais. Lui ait rendu. On bu ainsi par petites lampées à tour de rôle, les yeux dans le vague. Jusqu’à ce que l’horizon se fasse un peu moins droit. saouls, perchés sur notre rocher, on a attendu qu’il s’écroule. Je me suis toujours dit : la fin du monde, c’est comme l’amour ; ça nous tombe dessus quand on n’y est pas préparé. Et parce qu’on l’attendait, il ne s’est rien passé.
synd, je ne sais pas quoi dire tes mots me vont droit au coeur, vraiment
merci.
ça m'parle le K...
c'est exactement ça érosion, le tout et le rien le rien et le tout et rien du tout merci d'être passé ici... j'apprécie réellement.
merci kajak. c'est vrai que c'est peut être un peu long au démarrage, j'ai essayé de faire un crescendo dans les sensations.. le début était volontairement plus expensif.. peut être trop en tout cas, je te remercie d'avoir poussée la lecture jusqu'au bout
merci tilou j'apprécie vraiment tes mots.
merci pierre ça me touche beaucoup ce que tu dis.. j'apprécie que tu viennes si régulièrement sous mes mots, ...ils comptent ces passages
J'aime inconditionnellement sans analyse. Je me suis si facilement mise à la place de la fille ouffff. J'étais là à côté de lui..
Tout ça pour dire que ce texte m'a interpellée du début à la fin. La conclusion est criante !
j'adore.
Merci.
Toutes mes amitiés, Mariesarah
... et si je m'en vais avant toi, dis toi bien que je serai là, j'épouserai la pluie le vent, le soleil et les éléments pour te caresser tout le temps (Francoise Hardy) merci M-Paule (comme une brise bise de mes aimés sur ma joue)
Je dois dire qu'au début de ma lecture, je ne m'attendais certainement à une fin comme celle-là. J'aime beaucoup. C'est très intéressant à lire et aussi très simple.
Merci pour cette lecture.
-Fox
6 billion people in the world.. And sometimes, all you need is one...
merci fox.. on m'a toujours dis,une bonne nouvelle chute. j'ai essayé de faire une fin qui surprendrait. un texte pour rien si on y réfléchit. merci d'être passé la, ça me fait plaisir.
Je n'irai pas jusqu'à dire Un texte pour rien vu que des textes comme celui-ci, c'est toujours très intéressant à lire et surtout lorsque la fin, on ne s'y attend pas. Je crois sincèrement que ton texte, si les deux personnages en question auraient terminé ensemble, comme plusieurs le croyaient, il n'aurait pas été aussi bon C'est clair. Alors, continu ton beau travail !
-Fox
6 billion people in the world.. And sometimes, all you need is one...
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