Nacelle suspendue La lune au bout des lèvres Bouche bée sans décor Poète industriel
Tu es ce vide dans la balance Cette béance au bord du monde Cet ascenseur abandonné Tu es ce morceau d'amiante Que l'enfant porte entre ses mains Comme un animal blessé
Nacelle désossée Le cœur suspendu aux crochets Plafond percé, bouches tendues Industrie des amours perdues
Sous les décombres, quelques promesses Survivent au temps à l'oubli Mais le temps n'est qu'un sursaut de plus Un hoquet dans un vaste espace Un claquement sourd Clac Quand la mâchoire se décroche Tombe en poussière au milieu des gravats C'est tout cela qui se défait Quand les murs n'abritent plus que des ombres C'est tout cela et c'est ailleurs au creux des lunes
C'est l'usine qui dort en silence Et qui, de ses ailes frémissantes Ne s'envole que pour s'effondrer C'est la première ride Déroulée sur le sol Qu'on écrase en passant Crac Quand le silence ne suffit plus
Rouages immobiles Lèvres buvant la rouille La trace du silence Sur les murs jaunis
C'est cette machine sans vie Qui a craché ses années folles Au sommet de ses insomnies Et moi j'enrage De n'être qu'un soupir parmi les chars vides jaunes
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