Elle avait un fin visage au bleu d'ancolie, Le cou baissé, regardant les vastes prairies, Du haut du balcon. Elle comptait, de gré, l'écoulement du jour, L'Aurore était une veuve, sans plus d'atours, On savait son nom.
La jeune fille brûlait, devant les racines, La rose fidèle à toute longue routine À la Beauté, elle dit non Avec langueur, elle remuait ses lourds bras On eut dit que le linceul la berçait déjà, À la vie, refus de son don !
Elle repoussait les éloges, les amours Sa rêverie était sa plus sincère tour, Non, était-ce son nom ? Son sourire était comme le ciel ironique, Sitôt clair, sitôt ombré, miroir laconique ! Était-ce encore un non ?
Autrefois, elle aimait se promener, parée, Le long des cœurs frais et parfumés des vergers ; Était-ce son bonheur ? Et l'oiseau lui chantait sa chanson préférée ; Sous le couchant régnant, vêtu en majesté : Était-ce son conteur ?
Le jasmin, le lilas et le coquelicot Se répandaient à l'infini dans ses locaux ; Son cœur avait une odeur... Et son sourire était le reflet de la grâce ; Rien ni même le temps et ses vents, ne l'efface Était-il un rédempteur ?
Désormais, le bleu de la glace fermait ses yeux ; Le silence, temple de son cœur radieux ; Le bon printemps pouvait-il l'aider à cette heure ? Elle contemplait les arbres silencieux ; Et les belles fleurs portées par le vent râleur Était-ce l'orage qui a flétri son cœur ?
Avait-elle un nom, cette fade et triste fleur ? Soudain, elle me regarda sans trop d'ardeur Je la reconnais si bien que je deviens blême Ô Mauvaise muse de l'âme et des poèmes ; Je connais ton nom, Mélancolie !
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