Le soleil se mirait en dentelle sur l'onde Comme des paillettes semées sur la rivière. L'été neuf présentait sa nature féconde, Ses insectes et ses fleurs, sa forêt en lisière.
Au milieu de la scène un pêcheur immobile, Tel le centre du monde observait son bouchon, Sous lequel il gisait un asticot fragile. Proposé en menu, sans sel ni cornichon.
Dans sa méditation, muet ainsi qu'un moine. Paraissait faire zen tant il était serein. Seuls troublaient quelques rots, en répliques idoines, A ses litres de bière honorés un par un.
Mais le temps s'écoulait ainsi que le courant, Nul gardon au crochet ni la moindre épinoche. Il ne pouvait rentrer sans talent démontrant Au moins quelques trophées alignés dans la poche.
Survint un cormoran modeste en migration Cherchant une occasion en guise de pitance. Il plongea devant lui, trouvant la direction. Le chasseur aguerri fait très vite bombance.
Il sortit aussitôt une anguille en son bec, L'engloutit en plein vol puis il reprit sa route. L'acte subit laissa l'homme ainsi planté sec. Il aimerait aisé un pareil casse-croûte.
La Nature donna pour chacun l’attirail, Ce qu’il nous faut à tous pour bien s'alimenter Sans faire de jaloux ni causer de bataille. Le tout est de savoir comment s'en contenter.
Moralité : Comme la fable ainsi sagement le prédit Sans qu'il y eut longtemps et partout à chercher, Le pêcheur retrouva sa carte de crédit Et s'en alla tout droit dans un supermarché.
Pour ce qui est du super marché, il n'y a pas d'arrivage de poissons le lundi. Achète du poisson en boîte et nous " vairons " bien le résultat. Agréable lecture. Attention à la bière. J'ai bien apprécié ma lecture, ah ! ces cormorans, des filous Bien amicalement ODE 31 - 17
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