Il y a comme de petits oiseaux qui passent devant mes yeux C'est doux comme la soutane d'un prêtre grand comme la silhouette de ceux qui partent de ceux qui oublient leur nom au fond d'un café froid de ceux qu'on retrouve au matin ivres d'éternité de ceux qui baillent de ceux qui poussent sur les terrils et roulent boulent au fin fond des mines de charbon de ceux qu'on soigne de ceux qui disparaissent en grimaçant de ceux qui ne trichent jamais de ceux qui usent leurs chaussettes en tirant sur des pigeons c'est comme le sentiment d'avoir grandi d'être roi au cimetière des prodiges doux comme le duvet de tes bras
et partout le fourmillement la course folle des images brouillées par la pluie comme des sangliers dans les rues de la ville
il y a comme de petites miettes coincées sous ma peau des griffes des prisons des grappes à foison dissimulées au fond des tripes à mâcher avec délice comme d'innombrables poussières-fantômes de ces poussières sans histoire balayées d'un coup de manche avec l'élégance d'un baron des ces poussières semblables aux soulèvements des peuples debout sur les ruines de leur pays grinçant des dents avec panache ces peuples qui d'un seul coup d'aile souriant à la terre épuisée renversent avec insouciance la tête des pigeons mécaniques.
J'aime beaucoup ce poème doux et fort à la fois, qui, sans que je puisse expliquer pourquoi, me "dérange"... comme un gravier dans une huître. Pourtant, j'ai l'impression qu'avec le temps, le gravier pourrait devenir perle... Je reviendrai à ton texte et attendrait la nacre.
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