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Lux


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  Publié: 19 jan 2010 à 10:06
Modifié:  20 jan 2010 à 09:33 par weendy95
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LE MAIN GAUCHE : Bonjour. Je suis le main gauche. Je ne suis pas ambidextre, mais presque. J’apprends… J’essaie d’apprendre. En fait, je voudrais vous faire part d’un grave problème, un problème de poids. En effet, depuis quelques temps, la vie me pèse. Que dois-je faire ?

LA MAIN DROITE : Je ne suis qu’une main droite et vous me semblez bien plus au courant que moi des choses de la vie, puisque vous prétendez apprendre à être ambidextre, ce qui fait de vous quelqu’un de fort estimable. Mais enfin… une main ambidextre ! … Permettez-moi de rire. Je dirais même : permettez-moi de me foutre de vous. Vous êtes ridicule, vous et vos problèmes existentiels. Ils n’existent pas, vos problèmes existentiels. Vous les formulez uniquement par plaisir, pour me montrer combien vous êtes habile, combien vous êtes gracieux, combien vous êtes beau dans votre simili douleur de vivre. Je le vois bien, vous êtes à la limite de l’orgasme, mais regardez ! Regardez de quelle façon vous vous y prenez, regardez combien vous êtes maladroit, si piteusement maladroit, regardez de quelle façon vous exhibez cette inaptitude à dire. Permettez-moi de rire… s’il vous plaît, je vous en prie, permettez-moi de rire, je vous en prie, je vous en supplie, soyez gentil…

LE MAIN GAUCHE : Mais avec plaisir. Je ne comptais pas éveiller chez vous cette amertume et cette fougue qui ma foi me semblent sans racine. Riez, si vous en êtes capable.

LA MAIN DROITE : Si j’en suis capable ? (éclat de rire peu convaincant) Vous doutez de mes capacités ? Regardez plutôt vos lettres… vos S se mordent la queue, vos M s’enfoncent dans les lignes comme de vieilles montagnes fatiguées qui rentrent sous terre, vos R sont sur le point de s’écraser sur des I si fébriles qu’on les croirait atteint d’une fièvre mortelle, vos E et vos O me donnent le tournis, vos C m’attaquent, vos F m’immobilisent, vos A me volent tout, mes papiers, mon blouson, mes pensées, mon savoir-vivre et mes chaussettes, vos T m’assomment, ils me traînent dans la boue et me laissent agoniser dans une impasse sale et humide, seule… dans le noir… avec des rats, ou je-ne-sais-quelles bestioles qui vivent là… je suis morte de peur à cette idée… j’en tremble, je me sens fiévreuse… et soudain ! vos L arrivent, l’air bienveillant… je crois à un miracle, ils tendent leurs mains et… m’achèvent ! et rien ! Non, rien ne me donne envie de vous regarder à nouveau, aucune de vos lettres ne me tend la main pour m’aider à me relever ! elles sont toutes si monstrueuses, si vicieuses, si obscènes, si immorales… C’est une honte !

LE MAIN GAUCHE : Je débute. Vous, vous esquintez vos lettres par paresse.

LA MAIN DROITE : Ce n’est pas de la paresse, monsieur, c’est l’urgence de dire.

LE MAIN GAUCHE : Pour moi c’est une façon parmi d’autres d’être paresseux.

LA MAIN DROITE : Peut-être, mais ce type de paresse est nécessaire après tant d’heures de vol, sans quoi je ne m’en sortirais jamais avec chacune de ces lettres. Je ne les esquinte pas, je les entraîne à la course et elles courent sous mes doigts, toutes ensembles reliées par cette même nécessité, cette urgence ! C’est magnifique, vous comprenez ? Elles ne me résistent point, je ne leur résiste plus, je les ai apprivoisées, domptées, adoptées. Elles sont belles, se tiennent bien et n’agressent personne. C’est beau ! Cela me donne des frissons rien que d’en parler ! Je ne les ai pas choisies, voyez-vous, c’est elles qui m’ont trouvée ! Maintenant c’est elles qui me guident, elles qui m’apprennent tout !

LE MAIN GAUCHE : Vous êtes bavarde. Vous passez votre temps à parler. Le temps que vous perdez en paroles, vous pourriez l’utiliser pour choisir vos lettres. Vous pourriez tout refondre et choisir de nouvelles lettres, plus patientes, plus hésitantes, plus fragiles. Et si vous n’y parvenez pas, vous finirez peut-être par n’en écrire qu’une seule. Mais qu’importe, vous l’aurez choisie.

LA MAIN DROITE : Vous commencez vous aussi à vous étendre. Vous feriez mieux de suivre vos propres conseils, et de vous taire, ou vous finirez comme moi. Vous finirez par ne plus avoir le choix.

LE MAIN GAUCHE : Je sais. Mais je voudrais apprendre. Et pour cela je choisis l’abondance, par défaut.

LA MAIN DROITE (légèrement mélancolique) : Alors nous avons tous deux fait des choix sans le savoir, et maintenant ces choix nous poussent à parler pour ne rien dire…

LE MAIN GAUCHE (mal à l’aise) : J’aurais préféré que vous ne le disiez pas.

LA MAIN DROITE : … Nous avons fait des choix, il ne nous reste plus qu’à les honorer. Pour vous l’abondance, pour moi la… paresse comme vous dites. Vive les choix, les choix ne sont pas morts ! Ce serait vain de leur tourner le dos sans rien dire. Ils reviendraient à la charge, inévitablement.

LE MAIN GAUCHE : Je voudrais vous tuer, ou prendre votre place.

LA MAIN DROITE : Je le savais déjà. Mais c’est bien ! Très bien ! Je suis très fière de vous ! Je vois que vous vous réveillez un peu ! Il vous en faudra, de la patience, pour tout apprendre des mots, si tel est votre dessein ! Mais persévérez ! Montrez-moi votre vraie nature ! Explosez, sentez votre peau se détacher légèrement de votre chair, utilisez cet espace et faites en un lieu d’amour et de liberté, et imaginez ! Souffrez comme je souffre ! Laissez vous guider par les lettres, si elles vous sont étrangères pour l’instant, elles seront bientôt votre bourreau… oui, bientôt elles seront votre bourreau. Alors prenez les maintenant, partez avec elles.

LE MAIN GAUCHE : Un silence.

LA MAIN DROITE : Cessez de me vouvoyer. Je pense qu’on peut passer au tutoiement, maintenant que nous sommes…

LE MAIN GAUCHE : Que nous sommes quoi ? Amis ? Ennemis ? Ambidextres ? Désespérés ?

LA MAIN DROITE : Je ne sais pas, au juste, ce que nous sommes. Mais, hé… je te l’avais prédit ! Je t’avais bien dit, que nous finirions tous deux par avoir une discussion des plus intéressantes !

LE MAIN GAUCHE (estomaqué) : Pardon ? Alors là je suis estomaqué ! Vous… Tu n’as jamais dit une chose pareille ! Ne te souviens-tu pas combien tu as haï mon écriture ? Combien tu m’as trouvé ridicule, risible, petit et insignifiant ? Tu n’as jamais dit, ni même laissé entendre, que je représentais un intérêt pour toi, tu m’as même conseillé de me taire, tu m’as insulté, tu m’as écrasé de ta verve, tu as poussé le vice jusqu’à me demander le droit de te foutre de moi, tu m’as dit de toutes les manières imaginables combien j’étais abject, tu as fait de moi un être dénué de toute signification, tu as été ironique, cynique, méchante, tu t’es comportée comme une institutrice frustrée et assoiffée de pouvoir, tu as exposé ton savoir sous mes yeux comme on expose du beau poisson frais le matin sur les quais, du poisson tout droit sorti de l’océan, tu as crié si fort pour le vendre que tu t’es enivrée de ta propre insolence, et quand tout a été vendu tu t’es rendue compte que ça sentait encore le poisson, et cela t’a fait si mal, oui cela t’a anéantie, et tu as eu honte, parce que j’étais là pour voir combien tu étais désœuvrée et prête à tout pour te débarrasser de cette odeur insupportable. Alors portée par l’élan du désespoir, tu t’es vendue et je l’avoue j’ai failli accepter ton prix… mais tu as souillé mon silence, tu as volé mon ignorance, tu as pillé ma bonne humeur et ma naïveté. Je n’ai pour toi que du dégoût, c’est tout ce qu’il me reste. Prends le ou va-t-en. Et n’oublie pas que tout ce que je souhaitais, c’était apprendre. Mais pas de cette façon-là. Je voulais juste apprendre.

LA MAIN DROITE : Je ne vais pas m’en aller. Je te fais mes excuses. Je prends ton dégoût si c’est tout ce que tu m’offres… mais je suis bien capable d’en faire quelque chose de pire encore. J’ai été égoïste. Tout ce que je veux, c’est me débarrasser de cette urgence.

LE MAIN GAUCHE : Je n’en veux pas, de ton urgence. On n’apprend pas de l’urgence.

 
pyc


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  Publié: 18 nov 2011 à 11:27 Citer vertical_align_bottom

un dialogue entre deux mains, il fallait avoir l'idée, et tu l'as eu, mais en plus tu l'as traitée avec grande pertinence...
vrai que nous sommes plus droitiers que gauchers, et que dans ce cas, la main droite sert beaucoup moins que la gauche...mais cette pensée que l'une puisse dénigrer l'autre en les personnalisant, c'est riche de possibilités pour une plume éveillée...ce qui est tout à fait vrai pour la tienne, et la lecture montre bien ton imaginaire intense de réflexion !
amicalement.
pyc.

 
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