Le souffle des mégots n'a rien d'autre à s'offrir que le bruit des passants et des colons qui tremblent Le souffle des passants s'éparpille et soupire entre deux coups de pied et quelques canettes vides Et les ampoules nues aussi nues que les pièges, aussi nues que les loups - violentes cicatrices - Et les ampoules nues libèrent un peu de peau violentes cicatrices au-delà de nos chairs semblant s'ouvrir un peu quand le pouls s'accélère.
* Pendant que la mer baise
puisque les ombres sèchent puisqu'à la fin du bal reviennent les putains, à moitié défroquées par la nuit qui s'emballe puisqu'on oublie la peur quand elle dévore le sang - ce sang mille fois plus douloureux qu'un seul coup de marteau sur le pied d'un enfant - puisqu'on parle d'amour quand on poursuit le vide puisqu'il faut bien se taire j'enchaînerai les vagues à mes poignets trop blancs j'apprendrai l'alphabet en gravant sur mon corps les lignes de vos mains j'ouvrirai les colombes pour mieux voir le soleil je ne tricherai pas.
*
le souffle de vos crimes fera enfler mes veines.
le souffle de vos crimes envahit les usines épuise les machines et abîme nos lèvres le souffle de vos crimes s'égare entre les plis d'une vieille dame affamée
la fin s'échappe doucement, comme un petit avion et le petit pilote se remplit doucement d'une eau presque salée - personne n'oubliera cet instant où basculent les hommes.
*
...
à la mer qui divague crachons nos algues mortes à la mer qui s'enfuit ne nous retournons pas à la mer balbutiante qui retient nos prières passons sans faire de bruit et les putains nous remercieront.
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