Premier texte de mon recueil pour cette demoiselle qui partage mes heures d'amphi
LE RÉVEIL
Elle se réveille. Elle ouvre un oeil. Doucement. Elle ouvre un oeil doucement. Quand elle se réveille c’est toujours très doucement. Puis la lumière entre, au fond de sa tête. Qu’y a-t-il au fond de sa tête ? Plein de lumière. Le matin quand elle se réveille, il y a plein de lumière. Les rêves se dissipent. Tout doucement. Au fond de sa tête. Quand elle ouvre un oeil, ils se dissipent. Puis il y a une première pensée. Une première pensée qui se laisse glisser. Une esquisse. Tout doucement. Et qui s’éclipse, face au soleil. Elle ne bouge pas. Sous sa couette elle ne bouge pas. Elle ne bouge plus. Au fond de sa tête, il y a plein de lumière. Comme des flashes, des flash-back. Et la pensée passe. Éclair et lumière. Au fond de sa tête, au fond de sa couette, elle ne bouge pas dans la lumière.
Celle qui naît de ma pensée me suit. Même éveillé. Quand j’ouvre un oeil, tout seul sous la couette. Aucune pensée mais une voix qui se répète. Cent fois elle. Cent fois sans elle. Une voix qui se répète quand j’ouvre un oeil. Doucement. Quand la lumière inonde un peu plus encore le fond de ma tête, au fond de ma couette.
Puis elle ouvre l’autre oeil. Féline qui s’étire. Doucement. Et se laisse glisser sous la couette. Qu’y a-t-il au fond de sa couette ? Plein de lumière. Elle laisse passer une pensée. La première. Il y a toujours une première pensée dans la lumière. Et quand elle frôle le sol. Enfin. Telle une féline qui s’étire. Elle frôle le sol et frissonne. Après avoir ouvert l’autre oeil, elle s’étire et frôle le sol. Elle frissonne et son réveil sonne. Son réveil sonne. Son réveil sonne. Après avoir ouvert l’autre, elle ouvre la porte quand son réveil sonne. Elle respire. Seule. Doucement elle se met à frissonner. Il fait froid ce matin mais elle a la foi.
Et j’ai sans cesse cette voix qui se répète. Cent fois elle. Cent fois sans elle. Elle a la foi. A sa fenêtre. Pour un nouveau jour. Elle se réveille. Qu’y a-t-il dehors ? Une lumière. Une lumière toute à elle. Et à la fenêtre, un bourdonnement d’abeille. Un bourdonnement de soleil. Un morceau d’astre qui l’appelle... qui l’appelle... qui l’appelle... Et ce bourdonnement d’abeille lui rappelle ces matins d’éveil. Quand il y a de la lumière. Au-dessus de sa tête, au-dessus du sol. Elle laisse cette pensée lui parler et elle frissonne. Il fait froid. J’ai froid. Mais l’abeille bourdonne.
Elle sourit. Aussi. Des fois elle sourit. Pas tout le temps. Pas toujours. Quand elle sourit, c’est pas souvent. Mais elle sait le faire. Elle sourit et elle sait plaire. Le matin, quand il y a de la lumière, elle sourit et c’est tout de suite plus clair. C’est toujours comme ça. Quand elle frissonne le matin, les pieds au sol, elle sourit et c’est bien. Dans la lumière. Elle sourit et elle éclate. Elle s’éclate. Elle vit. Quand elle sourit, elle éclate de rire et c’est tout de suite plus clair. Elle sait le faire sans plaire. Mais c’est pas rare. C’est extra. Rien de plus. Des éclats qui font fermer les yeux, mais pas les siens. Dans la lumière, elle les a toujours ouverts.
Ce n'est que la deuxième fois que je te lis, je continuerai de le faire. C'est avec brio que tu arrive à décrire le réveil d'un amour. "Un texte qui me plaît. Aussi. Des fois il me plaît. Pas tout le temps. Pas toujours. Quand il me plaît, c'est pas souvent. Mais il sait le faire." En l'occurrence cette fois ci, il me plaît énormément. Merci d'écrire Astre
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