Fallait-il trouver étrange 
De sentir mon corps se vider 
Peu à peu
En une épaisse poix aux couleurs changeantes
Selon les heures
Mais sans bruit ni odeur
Celle qu'on doit panser pour éviter les traces 
Quelques restes de vie désertant les organes
Engorgés et perdus
De recevoir encore
Tout autour et encore 
Jusqu'au refus
La saturation la colère 
Violentes prières 
Implosions ambiguës 

Ils crachent maintenant
Tout ce qui a pu les nourrir
De doutes pâteux ou cassant
Et sortent au grand jour
Du coin des yeux 
Les narines les lèvres 
Le lobe de l'oreille
Impressions arc-en-ciel
Sans un reflet rubis
Que je pensais si proche
Avant

La vie est plus subtile encore
Et à travers moi,
Tandis que dégorge ce corps
Ruisselant sur ma peau
Vers la terre,
Elle trouvera son chemin
Le plus longtemps possible.