Le temps de vivre, disais-tu. Le temps de vivre, le temps des vagues. Les pieds dans l'eau et les yeux secs, les feuilles qui s'égarent quand on touche au cœur des mots, au cœur des blessures.
Le temps d'un rêve, disais-tu. Le temps des grillons.
Tu connaissais les orages toi, tu connaissais les bateaux et les poissons rieurs, tu savais ce que voulait dire partir, partir sans laisser de traces, partir sans échelle et sans corde au cou. C'est toi la bête. C'est toi l'écho, c'est toi le mousse et le pirate, le corbillard et l'enclume. Mon amour, ma colère... mon refuge sans voix. Ma litanie de mendiant. C'est toi tout ça.
Et tu vois, tu vois bien qu'il ne reste aucune épave. Même l'écume ne s'en souvient pas. Et moi, moi je n'ai plus le temps de t'oublier.
Prendre le temps de vivre quand on vit sous les bombes Prendre le temps de rire quand on frappe et qu'on tombe Je suis la proie de l'ombre, je suis à l'ombre la proie pour l'ombre. Je suis l'appel à témoins dans un ciel rempli de corbeaux, je suis le criminel je suis le fossoyeur et le héros qui guette, tapi comme un voleur attendant ton retour. J'ai tant de choses à te dire. Et ce frisson qui rôde quand viennent les orages Et ce frisson qui rôde et me rappelle à toi. Et ces bêtes sauvages qui me prennent et m'escortent Et ces frissons qui rôdent sont de vagues promesses à mes futures plaintes. D'impénétrables forts et d'invincibles fous.
J'aimerais te dire que l'ivresse me rend belle, que mes robes s'envolent quand les vents me dévorent et que sur mon passage les chiens lèvent la patte, la gueule grande ouverte et pleine de salive. Mais rien. Mais juste le silence de cette nuit sans armes.
Je verrais ce poème s'insérer de impeccablement en épilogue d'un roman qui parle d'amour. D'amour un peu tragique, bien sûr, du genre qui ne se résout pas.
dites non au patron, mais oui à la voisine. Si j'étais votre voisin, j'irais frapper à votre porte pour vous dire tout le bien que je pense de votre poème. Quand au patron, depuis que j'ai pissé dans son bureau, il ne veut plus me recevoir. Cordialement, Marcel. extrait de "Suicide utile" (non encore publié ici.)
"J'vais m'tirer Une bastos Dans l'ciboulot; Dans le bureau De mon dirlot. Çà l'fera chier Pour sa moquette.
Et puis et puis Sait-on jamais Si j'me ratais J'dirai qu'c'est lui Qui m'a flingué Çà l'emmerd'rait Et çà s'rait chouette"
Je l'aime ce texte, où je retrouve tout à fait la poésie et la musique qu'il est bon de trouver, sans cette complexité du verbe qui gâche parfois un peu les émotions.
J'ai envie de dire que je le ressens en toute simplicité et pourtant ce n'est pas le mot.
C'est une explosion, une multitude et je me suis sentie submergée.
Sans la journée sans plume je n'aurais probablement pas lus votre texte jusqu'au bout... voir même pas du tout... en sans le savoir je l'aurais regretter...
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