C'est ma tête ailleurs
C'est mon envie de

et décoller
les pieds du sol

C'est mon éternel retour
C'est ma tête inquiète
C'est ma tête sans tête
Ô papier peint fleuri Ô brigand dans la nuit
partout au soleil tu prends de nouvelles teintes
et je t'adore et je t'envie
d'avoir si peu de choses à dire
c'est
comme une envie
une envie de
envie de coller
de coller des affiches sur les murs de la ville
puis reculer de quelques pas pour
admirer l'effet
détailler les mots
miracle
se demander comment l'affiche tient comment l'affiche
est arrivée là seule
et détachée
voulant défendre ce qu'elle porte

par contre il est impossible pour moi de pleurer devant une affiche
elle a beau être déchirée
elle a beau se pâmer
elle a beau prétendre
elle a beau dire "je ne suis pas une affiche",
non

mais les affiches qu'on a oublié d'accrocher
dans un moment où la vie tirait d'un côté et l'amour de l'autre
celles qu'on trouvait moches, finalement
maintenant trop vieilles
celles qui sont passées de main en main puis de tiroir en tiroir de carton en carton qui deviennent des mystères

LA MIRAMONTESA 1988
FOIRE A L'AIL DE BILLOM 1992
devant celles-là je pourrais fondre en larmes

Wir wollen Arbeit und Brot

je pourrais fondre en larmes

mon cœur en terre la mer en fleurs
sous le papier peint fleuri
comme je vole
j'étends mes grandes mains poisseuses
C'est ma tête ailleurs
C'est toi qui creuses.

Qu'as-tu fais de ces bouts de papiers ?
Tes affiches sont peut être pas collées
Parcontre ton poème m'a fait décoller

Je ne sais pas comment j'ai fait pour le lire mais ce désordre dans lequel sont éparpillés tes mots le rendent plus fluide...
J'avais l'impression de voguer sur tes mots...
J'ai peut etre pas tout à fait saisi le sens du poéme néanmoins je trouve qu'il est affich'trement bien collé


Amitiés,
Personne age.