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  Publié: 5 mai 2009 à 04:58 Citer vertical_align_bottom

des fleurs dans sa main tendue

des fleurs dans sa main tendue


des fleurs dans sa main

tout ce qui faisait enfler la maison
tout craquait
dans les tiroirs qu’on venait de vider
il restait encore des fleurs roses
boutons de chair
j’ai crié très fort qu’il fallait sortir
les fléaux
les fléaux
et des fleurs dans sa main tendue
embrassées par le diable
oui j’embrassais ses lèvres encore chaudes
des fleurs dans sa main
des fleurs roses
des fleurs partout
sur les murs comme des insectes sous les draps grouillant
partout
des fleurs, la terre éclatée sous ma robe de coton


j’aurais aimé
mourir un peu avec elle
mourir tout à fait
d’une passion encore plus écœurante
j’enfle, simplement
de la peau
il reste les couleurs trop pâles du jour où j’ai glissé entre deux planches du parquet

sous les robes de coton sous les robes de coton on déconstruit des nids on rebaptise la mer
sous les
robes
passe le diable
comme un enfant
comme un enfant la main tendue
comme un enfant
la fièvre
autour du cou
la fièvre dira
tout
tu
je t’ai aimé
je t’ai aimée
arrache moi la gorge
dessous
c’est
oui
la mer
la mer à mes pieds
remonte en moi
c’est la mer
dessous
la peinture est fraîche
je peux toucher
j’ai attendu
j’ai attendu cet instant pour peindre
une maison pleine de fleurs
un jour
une nuit
une nuit la maison a explosé
elle n’a pas pris feu elle a simplement
disparu
elle a filé dans les tiroirs
je peux encore toucher ses murs
ses mains trop tristes
ses mains trop grises qu’elle passait et repassait sur son visage
ses pleurs
ses plaintes
dans ma boîte
deux feuilles
une à ton nom
une autre
étalée sur ma figure
couchée sur moi l’autre
c’est un fauve
c’est l’autre

la pauvre femme
danse
au milieu des fleurs
dans la maison qu’elle n’a jamais quittée
qui la prend de toute son âme
qui la rejette dans toute sa chair

des fleurs dans sa main tendue
elle tend sa main

 
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