J’ai aimé sourire quand la lumière prenait des teintes sourdes quand sur ma main passait l’ombre d’un chat errant qui cherchait l’ordre et le désordre
J’ai aimé voler des bribes de conversation travailler l’argile jusqu’à la poussière jusqu’aux taches brunes entre les doigts n’écouter que le son des pas sur la scène
J'ai modifié les ombres
J'ai cherché le pas qui joue et qui en crève le pas solide le pas qui bat le sol qui ouvre des centaines de portes des portes comme des veines, impossibles à franchir même d’un bon pas
J'ai répondu à l'aurore et dans un coin je renifle un peu
ce n’est pas la tristesse c’est lourd c’est collant, c’est à sa place correctement installé je sens venir la fin la toute fin décrivant des cercles en moi à l’infini répétant la même phrase capitale
J’ai aimé J’ai aimé partir J’ai aimé tordre gratter inspirer Je voudrais m’isoler imiter l’insolence n’être qu’une petite partie de l’intrigue un détail remarquable important infime capital une preuve qu’on juge et qu’on écarte je voudrais être une pensée qu’on finit par oublier pour un autre détail un mouchoir tombé par terre, un verre couvert d’empreintes un regard discret sur une photo mal cadrée je voudrais être l’alibi plus jamais l’aveu J’ai aimé désirer l’impossible le fermé l’introuvable l'incontournable le solaire le fuyant l'hypothèse la blessure la fuite Au bout j’ai trouvé l’autre bord pareil à mes amours
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