Au soleil demain il n’y aura qu’un tour moi je porterai un sac en toile moi je porterai un enfant en cage moi j’étends les voiles toi tu dors caché au dernier étage fenêtre sur cour cap sur le néant, sur l’insolite ! un morse tu prends les rames notre conversation est floue je me souviens bien de tes jeux de mots des ondes glaciales qui partaient de mes mains venant mourir contre la coque au soleil demain il n’y aura qu’un jour j’ai détruit les rames tu sais je suis seule sur l’océan j’attends que le bateau s’épuise
et je chante au soleil demain il n’y aura qu’un tour au soleil demain il n’y aura qu’un tour au soleil demain il n’y aura qu’un tour jusqu’à ce que ma voix s’épuise que ma salive ait tourné au vinaigre et je serai tellement seule qu’un navire fera craquer la coque sans jamais se retourner sur mon chant alors j’aurai tout j’aurai tout appris de l’eau j’aurai tout compris de ce que tu ne dis pas j’aurai tout absorbé puis les arbres viendront et ne parleront plus au soleil demain il n’y aura qu’un tour une seule saison pour tomber
alors montent les orgues et tous ces instruments merveilleux que l’on caresse du bout des doigts montent les orgues au travers des flots ne lâche pas ma main les flots la ramènent au matin entre deux bras de mer pleine et silencieuse le chant est mort sous les plis de l’eau
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