La tenue des forçats se construit par hasard et tout à l’intérieur je ne vois que quelques fissures et des veines prêtes à exploser à se répandre sur les murs prêtes à construire des toiles, à se multiplier Nos tenues sont noires et nous en oublions les ombres
la nuit disparaît nos os sont de petits nids pour de futures fièvres et nous sommes fiers d’aimer et de savoir construire de savoir traverser les murs qui nous appellent de pouvoir démonter les frontières que l’on heurte La tenue des bagnards est faite de lumière de cette pauvreté qui hante nos prières et nous marchons tout droit parce que l’heure tourne parce que nous trébuchons parce que la terre fait mal et traverse nos peaux tout à l’intérieur je ne vois que quelques fissures quelques failles imprécises quelques ordures prêtes à nous recouvrir de leurs mots indiscrets prêtes à nous découvrir quand la maille se défait et nous sommes fiers d’aimer de respirer à travers une autre bouche à travers un tissu une autre fièvre une autre frontière les murs sont des corps vides que l’on peint par envie.
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