Je quitte la maison, sans faire d'histoire. J'essaie de faire attention à tout, pour la dernière fois
comment la porte me résiste, par habitude le ronflement des bûches et puis, juste les ronflements comment mes os deviennent petits et immobiles comment je reste impassible au bruit de l'escalier qui craque, paisiblement quel goût ont la salive et les pleurs, dans ma bouche, ma gorge, dans mon ventre ouvert qui continue de s'ouvrir, jusqu'à la fin le grincement des corps sur le point de s'endormir
J'ai envie de mordre toutes ces choses moi aussi j'aimerais gonfler ce désordre, que mes draps puent l'insomnie et le crachat, que l'on me donne enfin ma première gifle
perdre un peu de temps gaspiller ce qu'il me reste d'humanité, puis effacer cette dernière ride. Et pour cette fois, laisser les enfants dormir.
Au sous-sol encore, des chants. Oui, j'entends enfler des voix d'hommes, chantant toutes celles qu'ils ont aimées.
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