Les pères tranquilles

des paroles
dans la bouche
poussent
dans la serre
des rêves.
les rêves pourrissent
les poussières ont du chien
les paroles sont de petites choses
prêtes à éclore
je suis enceinte
en cloque
comme gonflée par les flots
le sang rouge au fond de la cuvette
le visage défait
attention
j’aime ces choses violentes et passionnées

de belles pensées, une évidence
des années d’ivresse
sans jamais voir la chair

La fantaisie des moines

c’est de faire l’amour
et toucher les seins d’une femme qui mériterait le trottoir
qui mérite le trottoir ?
les amours
le sang
les faiblesses
l’oubli
la violence
les violons
les mouches
le miroir
les putes
tout ce qui s’apprivoise en dormant
les sommeils de plomb et les portes ouvertes
les toilettes sales
l’instituteur plein d’innocence
et surtout les crèmes glacées
qui retournent l’estomac
et font de belles fleurs pour de belles filles

Sous les jupes du majordome

absent
mon corps c’est le manque.


Entre les plis d’un bulldog

C’est l’injustice totale
il faut des armes
des hommes grands et forts
prêts à sacrifier leur vie pour un morceau de pain
parce que les puces mangent tout. même ce qui meurt ;

La mort d’un bonhomme

un homme est tombé
raide
comme un mur un métal inconnu
comme un soldat sans nom.
il est tombé et personne n’a imaginé
son silence et sa haine
que la mort a emportés.

Mesdames et messieurs,
votre attention s’il vous plaît : la mort du singe
la plus belle aventure
les mots qui coupent la langue
pas de futur pas d’incontinence

je ne comprends rien,
pas même l’insolence.

J'ai eu de la misère à comprendre et ne suis pas sûre d'y être parvenue en totalité. Au moins j'y suis arrivée en partie, j'ai compris l'essence. J'adore le ton et l'impression de désastre, toujours accompagné du réalisme et d'un peu... d'espoir? À cause des titres, tout ton poème mérite plus ample réflexion de ma part. Merci pour ces mots à réfléchir. J'adore ce style sombre.

Amitiés, Cherry