1- manque
les lumières passent vite
emportant avec elles des morceaux de craie
apportant avec elles des litres d’essence
à boire sans hésitation
j’ai
la certitude
d’être
malade
après
la chute

les lumières sont peut-être
l’oubli
et le prix de l’absence

2- un caillou entre les jambes
les papiers
sont
froissés
les vieilles femmes sont froissées
les drapeaux sont ivres
les livres sont froissés
les yeux sont froissés
mes yeux sont froissés
mes draps sont froissés

l’hiver est froissé

mon hiver est ce que l’on appelle
un hiver sous silence
l’hiver sous silence
je poursuis l’hiver
sous silence
je poursuis l’hiver
qui poursuit le silence
qui poursuit les jours
qui se poursuivent
j’ai
un caillou
entre les poumons
et autour,
c’est le vide.


3- comment déchirer l'abcès

les lumières passent vite
les aurores sont déchirées
les chambres noires
les plages vides
emportant avec elles les décombres d’un mur qui ne s’efface pas

4- pas de gonflements
je sais
que les trains sont partis
que les bateaux sont loin
que les problèmes sont palpables
que l’amour est palpable
comme un homme coincé sur la lune

j’ai
la certitude
de manquer
d’air et
d’innocence

j’en oublie de crier
j’en oublie de jurer
les lumières ont effacé mes tripes et mes mains,
sales
vivantes
défaites
gonflées par la lumière
comme le ventre des enfants.

Toujours très client de ce genre de poème (=

(même si je ne comprends pas toujours l'intérêt de segmenter en vers les phrases telles que :

j'ai
la certitude
d'air et
d'innocence

à part pour les hacher et les lire comme un aboiement d'un "presque trépassé" ?)

Merci (=