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Tizen

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16 mars 2009
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31 mai à 01:43
  Publié: 4 oct 2009 à 09:35
Modifié:  4 oct 2009 à 11:21 par Lunastrelle
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La première fois que Chris m'a embrassé, j'avais huit ans, une pancréatite aiguë, et la raie à gauche.
On m'avait dit que la pancréatite aiguë était exceptionnelle chez l'enfant, mais ce n'était qu'une demi-surprise, tout le monde est convaincu d'être exceptionnel à huit ans.
La raie à gauche n'était pas une maladie mais une habitude, c'est pire.
On m'avait dit aussi que l'on passe les plus belles années de sa vie à l'école. C'est peut-être vrai pour les vies désastreuses de certains.

J'ai aimé l'enfance, j'ai aimé la maîtresse, les savons jaunes à faire tourner et les portes orange-terne des toilettes cassées. J'ai aimé m'user les mains à retourner des images de footballeurs que je ne connaissais pas juste pour avoir toutes les vignettes de telle équipe.
J'ai aimé me prendre pour un joaillier en regardant les billes à la lumière du jour et reconnaître les véritables "oeil-de-lynx" des calots sans valeur.
Je me souviens du dernier jour d'école, de mon hésitation à parler à une inconnue. J'ai bien fait de ne rien dire car je l'ai revue des années après ; elle allait à peu près.
J'ai aimé si peu mais si fort ; désormais je n'espère que le bonheur des unes et la misère de l'autre.

Après, je n'ai plus aimé l'école.
Les scientifiques ont décidé d'appeler ça la puberté.
Chris m'avait prévenu : "c'est quand les billes deviennent des couilles et les plaques d'égout deviennent des filles". J'ai su plus tard qu'elle savait de quoi elle parlait.
J'ai appris aussi que la plupart des filles se rencontraient de nuit ; et que c'est à la lumière de nuit qu'elles se déversent de toute part.
A la lumière de nuit se lisent des livres sans héros et des amours sans sacrifices. Joaillier n'est plus un métier d'avenir pour les insomniaques.

Petit, on a craint pour ma vie et se disait ici et là combien la mort est injuste pour les enfants.
Longtemps après, j'en ai fait mon métier, non des enfants mais de la vie.
Et c'est vrai, à la lumière de nuit j'en ai vu arriver. Et pour la vie, j'ai essayé de les ramener.
Et c'est vrai, parfois je me le suis dit, parfois la mort, même triste, est juste.

J'ai fini ma puberté, pourtant elles sont bien rares les vies précieuses auxquelles je tiens comme à mes "oeil-de-lynx".

Chris était devenue prévisible. Comme les chemises usées par la semaine ont leur place dans le panier en osier, comme tous les objets sans vie ont un ordre précis dans les maisons bourgeoises, elle était devenue sans surprise.
Et de son premier baiser spontané de visiteuse bénévole, il ne restait rien.
Si quelqu'un avait en charge le rangement de la ville, il aurait rangé Chris dans un bar.

Chris n'avait jamais vraiment beaucoup bu, mais jamais vraiment le contraire non plus.
Je me suis toujours dit que si je devenais amnésique, elle ferait partie de ma mémoire collective, toutes ces choses que l'on sait mais dont on ne sait plus vraiment d'où on les sait.
Je savais que Chris était au bar, personne ne me l'avait dit, c'était un vérité constante, un fait étalon, les cinq doigts de la main, les deux hémisphères, les trois bars de Chris.
Les lumières de nuit m'ont emporté l'enfance, et le goût de faire tourner les savons jaunes. On a bu l'un de l'autre, jusqu'au dégoût temporaire de soi. Pas par compassion, mais pour les yeux.
"Certains parlent davantage, d'autres rient de rien, d'autres encore baisent de rien... Toi ce sont tes yeux qui changent, si tu buvais plus souvent, tu serais un criminel. Je le sens."
Chris n'avait jamais vraiment beaucoup bu.
"Ça ne m'exciterait pas mais je le comprendrais".
Je n'ai pas répondu. On s'est déversés l'un sur l'autre, il n'y avait rien, rien de plus à dire.

Vous vous demandez peut-être si Chris était un "oeil-de-lynx"... Elle n'est plus au bar, Chris n'est plus nulle part. Je pourrais vous dire que c'est injuste, mais il ne faudrait pas me croire.
La question n'a plus de réponse.
C'est sans doute mieux comme ça.

On passe les plus belles années de sa vie sur la route. Et, ma Chris, je suis sur la route.

 
Tilou8897 Cet utilisateur est un membre privilège

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La vie n'a de sens que celui qu'on lui donne
   
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Il y a 1 minute
  Publié: 4 oct 2009 à 13:23 Citer vertical_align_bottom


A chaque fois, je ne sais pas trop quoi dire... Y a toujours ce sens de la formule qui fait mouche et qui va se ficher là... Je sais pas vraiment...

"Je me suis toujours dit que si je devenais amnésique, elle ferait partie de ma mémoire collective, toutes ces choses que l'on sait mais dont on ne sait plus vraiment d'où on les sait."

Je crois que c'est ça... Que je cherchais depuis un bout à dire...

Ca fait bizarre mais ça fait presque du bien...

Je sais pas.

Mais merci

  Elle me dit que mes guerres sont des fleurs fanées et qu'il reste une terre pour l'aimer ici bas
Mr Barnabooth


Je suis mon régicide et ma propre victime
   
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2 août 2013 à 03:12
  Publié: 4 oct 2009 à 14:22 Citer vertical_align_bottom

Même chose, je sais pas trop quoi dire et j'en suis désolé ...

c'est superbement bien écrit chaque phrase (ou vers ?) donnant envie de lire la suivante ... Le texte est poignant ...
(...)

Et oui, après ma seconde lecture, ton texte est bien un poème ...

Merci pour ce partage

Amitiés de Mr B.

  Si tu copy mes textes, je te casse la gueule ! ... Right, mec ?
IciOuLa

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Avant-hier à 15:50
  Publié: 8 oct 2009 à 17:55 Citer vertical_align_bottom

C'est à chaque fois pareil, et chaque fois différent, et je sais que c'est à cela que je reconnais un auteur... Il y a cette chose indéfinissable, que d'autres ont appelé le style, et qui révèle l'être... Ce ne sont pas des mots, cela va au-delà... Et j'aimerais les dire sur une scène...

 
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