Ma fille s'appelle Grattepanche Idéal sans robinet
LE ROBINET – J'ai mal. J'ai mal comme vous tous. J'ai mal comme vous mesdames. Messieurs. Mesdames. Messieurs. Mesdames. Messieurs. J'ai mal. Je suis hypercondriaque, et surtout driaque. Je driaque tout le temps, je n'en peux plus de driaquer. La driaque perce des trous, elle crée des fuites et je perds tout. J'ai mal parce que je suis mauvais. J'ai mal parce que je n'aide personne. J'ai mal parce que je n'atteins rien. Je fuis parce que. Je pense. Donc je fuis. Je panse. Donc je fuis. C'est la fuite, la fuite des pansements. La danse des cicatrices. La valse des amputés. La polka des sales putes. La capoeira des sentiments. La gigue des gigolos. La salsa des bris de cœurs. J'ai des mots plein la tête, du sperme dans les oreilles et des perce-neige plantés dans mon foie. J'ai mal sans robinet. J'ai mal sans vous. J'ai mal sans vivre. J'ai mal pour le mort qui va mourir. J'ai mal pour vous monsieur, j'ai mal pour votre cancer. J'ai mal pour vous, j'ai mal pour votre cafard. J'ai mal pour votre divorce. J'ai mal pour votre enfant. J'ai mal pour votre cuite d'hier, vos hémorroïdes et votre instinct de primate. J'ai mal pour vos regrets. J'ai mal pour vos casseroles. Mais c'est la driaque qui aura raison de moi.
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