Le rideau se lève. Le jour passe à travers la verrière de l’atelier. Le vestibule est jonché de bouteilles vides, de confettis, de gobelets. Deux formes ronflent, serrées dans le canapé. Liliane descend nonchalamment de sa chambre, en peignoir, le maquillage passablement décalé.
Liliane : — Hé bien ! Quel foutoir !
Les silhouettes dans le canapé remuent vaguement.
Robert, d’une voix pâteuse : — C’est toi pu-puce ?
Flore gigote à ses côtés : — humf… Sommeil…
Idriss descend à son tour, juste vêtu de son boxer.
Idriss : — On a pas dû leur manquer beaucoup.
Liliane : — Oui, on a fini par s’endormir, malgré le bruit. C’est un vrai champ de bataille ici.
Idriss, riant doucement : — Là haut aussi…
Liliane, l’enlaçant : — Ho mon cher, quelle nuit, quelle nuit ! Franchement heureusement que la musique a couvert nos cris ! J’aurais été… gênée, sinon. Tu m’as tellement fait « kiffer », comme on dit !
Robert, du fond du canapé : — C’est moi qui risque d’être gêné bientôt !
Lilane : — Ho Robert, désolée, franchement ! Tu es réveillé ?
Robert : — Oui. (S’étirant) Et j’ai tout compris… Chauffagiste, bâtonnet ! Ha tu nous as bien eus !
Idriss : — C’est à dire… Liliane ne voulait pas qu’on sache. C’est une mère attentive, elle veut que ses enfants gardent du respect pour elle. Notre différence d’âge, de milieu…
Robert : — Mais vous les avez observés, les enfants de Liliane ? Ils sont bien élevés, enfin, le mieux qu’elle a pu. Ils sont grands et Liliane, elle a des choses à vivre. L’amour, le sexe, c’est pas fini pour elle ! Elle n’est pas prête à faner comme une rose dans un vase sans eau. Votre différence d'âge ? Mais qu'est-ce que ça peut faire ? Vous vous êtes trouvés, c'est tout !
Liliane : — Ho, Robert, comme c’est joli ce que tu dis là et comme c’est vrai…
Flore, se retournant dans le canapé : — Robert ? Dire un truc joli ?
Robert, tendrement : — Rendors toi ma pu-puce, j’ai juste fait un jeu de mots débile…
Robert, soudain sur pieds : — Non, je suis un marsupilami ! (se levant) Bon, allez, on va ranger tout ça… Idriss, tu m’aides ?
Idriss : — C’est parti ! Où sont les ustensiles ? Dans la cuisine je suppose…
Robert et Idriss disparaissent côté cour. Carole sort de l’atelier, courbatue.
Carole : — Ho la vache ! J’ai dormi par terre, je crois que je me suis coincé quelque chose…
Liliane : — Hé hé ! Tu vieillis, toi aussi !
Carole : — C’est vrai… Je vieillis. Je le sais. Mais Idriss, désolée d’en parler, m’a fait sentir désirable. Il est bien ce mec. (après un silence) Tu me pardonnes ?
Liliane : — Bien sûr !
Elles s’enlacent. Liliane lui caresse les cheveux.
Liliane : — Idriss ne m’appartient pas. Il fait ce qu’il lui plaît et toi tu lui as plu.
Carole : — Au début j’ai seulement pensé à toi et puis après, je t’avoue…
Liliane : — Je sais. Nous devons songer à nous avant qu’il ne soit trop tard…
Cette fête n'est que le prémisse à d'excellents rebondissements ! et je rejoins Quitterie quant à son appréciation... De la légèreté dans l'air, certes, mais une amitié béton, Mesdames !
J'en redemande encore... merci à vous deux !
Mawr
Les mots sont à la pensée ce que l'eau est à la terre: la vie!
Assister ainsi à l'écriture d'une pièce de théâtre amusante et (finalement pas si) légère (que cela - l'avancée de l'âge, le soucis du désir et du plaisir, bref la flamme vitale, sont on ne peut plus sérieux) écrite à deux mains : que tout cela est exaltant ! Merci !
C'est un projet assez exaltant que de faire rire en ces moments moroses. Pas si facile que cela, il faut faire prendre la mayonnaise et trouver une fin morale, ou si ce n'est morale dans le sens habituel, une sorte de dénouement gai et positif.
Merci de ta lecture Quitterie
Citation de Mawringhe
Cette fête n'est que le prémisse à d'excellents rebondissements ! et je rejoins Quitterie quant à son appréciation... De la légèreté dans l'air, certes, mais une amitié béton, Mesdames !
J'en redemande encore... merci à vous deux !
Mawr
Question rebondissement on est sur un trampoline
Restez avec nous jusqu'à la fin !
L'hiver faisait la rue mouillée Dans l'obscurité bleu marine O comme j'adorais mordiller Ta lèvre comme une mandarine
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