Délesté de sa sandale, j'irai poser dans ton pas mon pied, Gardant en main les sangles déliées, cuir au parfum de scandale, Je suivrai ta trace le long du sentier, sablé d'or et d'opale, Et réduirai l'espace en venant incendier tes plus vils guêpiers.
Les yeux moribonds, aux lèvres un filet de salive rubis, La preste proie aux abois se noie dans ses lacrymales fragrances, Croyant qu'elle emporte en son sein l'objet de la divine démence, Elle pleure ses étoiles, liée à leurs suaves lubies.
Dans mon carquois, la pointe élue brille du plus violent poison, Le Sang divin de Saint Lucifer imprègne ce métal hurlant. Sur mon poitrail mutilé, je bande l'arc dans ta direction...
Une vague d'effroi parcourt ton échine, ô cible déraison ! La flèche empenachée* dans l'azur brûlant traverse l'air vibrant Et son nom, Tentation, vrille ton esprit quand sévit la passion...
* "empenachée" est un mélange de "empennée" et "empanachée" ; ce mot n'a pas d'existence légale.
Orphée et Lykan, le 20 Août 2009, Huitième Lune Nouvelle de l'An de grâce 2009
quel plaisir de pouvoir lire Orphée ici et enfin lire le mélange de vos plumes pour le meilleur et pour le pire j'aime le tout avec un mega coup de coeur pour la derniere strophe
"Une vague d'effroi parcourt ton échine, ô cible déraison ! La flèche empenachée* dans l'azur brûlant traverse l'air vibrant Et son nom, Tentation, vrille ton esprit quand sévit la passion..."
que cette fleche vous empoisonne à la vie, la mort
La tentation est souvent vue comme un défaut, et je trouve que vos mots résument bien cette position...Je trouve une certaine brutalité dans les images, qui surprend, mais je pense que c'est voulu ! En tout cas, c'est un duo mené de main de maître avec grande unité ! amitiés les plus sincères à vous deux. pyc.
Si je suis la cible alors je sais que je tiens en mes mains un bouclier indestructible dans lequel viendra se ficher et se figer cette flèche empoisonnée. Mais peut-être se trompe-t-on ? Que le chasseur n'est pas celui que l'on croit. Et dans ce cas ?
Je prendrai les deux bisous pour moi, Orphée n'arpente pas ces terres-ci... Merci quand même pour elle.
La tentation ne peut être un défaut puisqu'on ne la contrôle pas, elle surgit là où on l'attend le moins parfois. Le défaut serait de s'y soumettre volontairement et/ou répondre favorablement au baiser de Lucifer. Là est la noblesse de toute lutte.
Mais pour connaître le fruit de la passion il est nécessaire de succomber à la tentation, il me semble. Et la pomme n'est pas toujours tendue par le malin.
Amicalement
De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent. P. Desprosges
Voici un sujet de débat philosophique dans lequel je ne me sens pas la force d'entrer ! Faut-il succomber à la tentation ? Toute la question repose sur ce verbe et son interprétation. Succomber... Je ne crois pas. Y être soumis, oui mais y succomber n'est pas nécessaire pour connaître le fruit.
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