J'ai relu quelques textes et quelques journaux, comme je le fais souvent. Ca allait mieux là, depuis plusieurs jours. Le chant des oiseaux trouvait de nouveau grâce à mes oreilles, l'envie de cuisiner revenait, et surtout quelques séances de sport pour me remettre dans le bain. Vider quelques cartons, investir mon nouvel espace. Evidemment le boulot, qui par la force des choses a repris aussi sa juste place dans ma vie. Je me suis même portée candidate à être représentante du personnel dans ma boîte. Franchement le genre de truc que j'aurais jamais pensé faire. Je ne pensais plus trop à ceux qui me manquent, et ils sont nombreux à hanter mes pensées faut dire. Oui, ça allait mieux.
Et la douleur est revenue, intense, elle m'a rappelé à son bon souvenir, celle qui m'a clouée des mois durant. Le corps a une mémoire certaine, et bien que je ne sois pas aussi bas qu'il y a un an, dire que je suis au top du top serait aussi une gageure. Me voilà revenue donc au point de départ, au point de tension. Avec cette peur d'avoir mal à chaque fois que je m'assois. Avec cette douleur que les autres ne voient pas. Mon esprit lutte pour ne pas en faire sa nouvelle obsession, pour ne pas se rouler en boule de nouveau, au fond du lit, à chercher une raison de me lever, quand chaque particule de mon dos hurle de rester immobile. Alors je me demande ce que je fous là, à écrire tout ça depuis mon bureau. Quand je me lèverai j'aurai terriblement mal... J'pourrais me dire qu'on est des millions là à souffrir physiquement ou psychologiquement, mais ça change quoi au fond ? ça ne m'aide pas et moi non plus je peux pas aider ces gens. Ce soir je suis.. Impuissance.
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