Ce matin, à chaque coin des rues damassées, L'automne enfin, flamboie dans le soleil glacé. Des jaunes roux et des rouges dorés éclipsent L'horizon triste et les nuages lourds de gypse.
Le silence se feutre de ces silhouettes Qui portent encore le pli de la couette ; Découpées et pressées par le jour cotonneux, Elles filent vers un quotidien charbonneux.
Au milieu des vestiges de ma mémoire, La maison de mon enfance et tous ses grimoires Attendent le feu de ce qui n'est plus foyer. Dans le flot des larmes et des regrets noyés,
Me reviennent nombre rêves en lambeaux. Les aurais-je trahis ? Les ai-je porté beaux ? Jusqu'à ce que la nuit s'écharpe au jour sombre, Je vagabonde dans cette obscure pénombre.
Seul le jardin, des roses et des hortensias, Restera. Cultivé avec des forsythias Peut-être. Il demeurera de cet amour Patient et discret malgré notre désamour.
Un dernier regard sur ce qui n'existe plus, Cette autre fois en souvenir, quand il a plu... Ce même parfum pourtant de bûches brûlées, Dans l'air humide d'un soir d'automne éculé.
Portes et fenêtres verrouillées. Mon passé dès à présent, s'abandonne sans s'effacer. Les clés désormais inutiles s'oublieront Comme les paysages flous des environs.
Le chemin me conduira vers deux cimetières Parmi les champs ou la ville. Parmi des tiers. En toute saison, mes pas me rapprocheront De ces marbres surannés. Ultimes fleurons.
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