La théorie des gens trop parfaits Par Mia Lombart-Courcy-Courval
Depuis que je suis toute jeune, je rêve d’écrire sur ce sujet qui sera à jamais et pour toujours d’actualité, et cela dans le monde entier : le merveilleux monde des gens parfaits. Des gens parfaits, nous en croisons partout. Que ce soit dans l’autobus, au boulot, à l’école… Une véritable invasion ! Quand je parle de gens parfaits, je pense à tous les Cindy Crawford, les Elle MacPherson, les Tom Cruise et les Brad Pitt de ce monde. Ces personnes qui semblent toujours au maximum de leur beauté, et cela du matin jusqu’aux petites heures de la nuit. Ces personnes qui passent plus de temps, de toute évidence, dans la salle de bain, que toutes autres personnes dites normales. La perfection ne touche pas également le physique. Il y a aussi ces gens qui réussissent dans tout ce qu’ils font et qui nous épatent lors des rares conversations mondaines ou nous, pauvres gens normaux, sommes invités. Ils connaissent tous les grands réalisateurs (pas plus tard que la semaine dernière, Monsieur Untel a dîné, en compagnie de sa femme Unetelle, avec le réalisateur X) ainsi que les expositions les plus à la mode, ils soupent dans des clubs branchés. Le clou de leur conversation consiste bien évidemment en leurs mésaventures de voyages EN PREMIERE CLASSE ! Invraisemblablement, tous sont attirés comme des aimants par eux. Sauf moi. Personnellement, je les fuis comme la peste, leur charmante race étant ennuyante comme la pluie. Quel est donc le plaisir à être parfait ? Ne pas prendre peur à chaque fois que l’on se voit dans le miroir ? Ne pas être la risée des bals de charité car l’on a tant de sujets de conversation ? Je ne comprends pas. Vraiment pas. Quoique, invraisemblablement, les «perfectionneux » doivent bien avoir des qualités, n’est-ce pas ? Enfin, je le suppose… Je connais une fille, une très bonne amie à moi, qui fait partie de ce clan. Je n’ai rien à lui reprocher. Elle est sympa, brillante et touchante dans sa modestie- car elle nie être parfaite. Malheureusement, elle s’entête à se tenir avec des gens de sa race. Elle ne désire entretenir des relations amoureuses qu’avec des amants-trophées, comme les appelle si bien ma belle-mère. POURQUOI DONC ? Ce qui en vient à toucher ma théorie magnifique : La théorie du comportement amoureux des gens parfaits. Ce qui consiste à affirmer que les gens parfaits, généralement, savent qu’ils le sont et en profitent dans leurs relations amoureuses. Donc, un homme très beau sera beaucoup plus difficile à garder car il sera plus tenté de franchir la barrière. Comme dirait ma meilleure amie, Sonia : « Quand on a un beau body, on en profite ! » Ce qui inclus également les hommes riches et célèbres. Cette théorie résume parfaitement l’ensemble des relations amoureuses vécues par mon amie parfaite. Pas plus tard que la semaine dernière, Nadia (mon amie), nous annonçait, lors d’un petit souper entre amis, qu’elle avait trouvé un nouveau copain. Elle le décrivait un peu à la Ricky Martin : 26-27 ans, grand, terriblement beau, de belles petites fesses, un sourire craquant, les yeux sombres… Sonia l’a envié instantanément, Samantha a haussé les épaules en souriant et moi, j’ai affiché directement mon scepticisme. « Nadia, je sais que ton mec a l’air bien beau mais sérieusement, les gars beaux de même, ça ne se garde pas ! Soit tu apprendras qu’il est gay ou bi, soit que tu le verras dans les bras de ta meilleure amie ! » Nadia a répliqué en éclatant de rire et en me disant que si moi j’étais capable de garder mon mec, elle le serait aussi. Comme je l’avais prédit, trois jours plus tard, Nad est arrivée chez moi en pleurant à chaudes larmes, braillant qu’elle avait surpris son Monsieur Martin au lit avec une géante blondasse. Dommage, dommage… Ce qui est le plus exaspérant, c’est que nous, femmes d’apparence tout de même normale, nous ne pouvons pas vraiment nous offrir ses adonis qui se baladent un peu partout, de la campagne au Plateau Mont-Royal. Ou sinon, c’est à nos risques et périls. Qui désirerait, dans le seul but de garder son homme, faire des tas de régimes et s’empêcher de vivre juste pour avoir un beau corps (au moins cela) ? Plusieurs femmes, j’en ai peur. Si au moins les adonis parfaitement fidèles existaient… Des adonis aimant les hanches rondes, les poitrines trop grosses ou trop petites, les joues bien rondes et en santé… En tout cas. Ça vaut la peine de rêver, au prix que ça coûte ! Je crains devoir interrompre cette chronique. Mon comédien de mari vient de revenir du théâtre… Mm… Un beau brummel que, dans ma paranoïa de femme, je crains perdre… Mais au moins, à lui, je lui fais confiance ! ! !
J'adore des "théories" (J'ai lu l'autre!)
Et j'aime autant sinon, encore plus celle-ci!
"Nous rencontrons l'amour qui met nos coeurs en feu, puis nous trouvons la mort qui met nos corps en cendres." [Tristan L'Hermite, extrait de "Les Amours"]. "Le Temps n'a d'autre fonction que de se consumer : il brûle sans laisser de cendres." [Elsa Triolet, extrait de "Le Grand Jamais"].
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